dimanche 27 janvier 2013

L'engagement dans un programme: un facteur important de la réadaptation

Selon Yvan Campbell, kinésiologue spécialisé en douleur chronique et membre fondateur de l'Institut de kinésiologie du Québec, il existe trois principaux facteurs à la réussite d'un programme de conditionnement physique. Comme nous le verrons plus tard, cela pourrait avoir un énorme impact sur la récupération des personnes souffrant de douleur chronique.

Ces trois facteurs sont représentés dans cette pyramide. En ordre croissant d'importance, nous retrouvons les méthodes d'entraînement, l'encadrement et le système de motivation.


En effet, aucune méthode d'entraînement, peu importe son efficacité ou sa popularité, ne suffira à convaincre une personne de continuer son programme de remise en forme si la motivation n'y est plus.


"La motivation dans le cadre d’une activité physique 
est la composante la plus importante du programme parce 
que justement l’activité physique peut aider un individu à 
rester en bonne santé si, et seulement si, l’activité est 
pratiquée de façon régulière."Yvan Campbell



Deux principales sources de motivation 
La motivation extrinsèque 

Représente les sources de motivation provenant de l'extérieur, que ce soit les amis, la famille, l'environnement, des changements physiques, etc. 

Les facteurs de motivation extrinsèque sont cruciaux en début de programme, puisqu'ils facilitent la pratique de l'activité en la rendant plus accessible et plus amusante. Par exemple, le fait d'habiter ou de travailler à proximité du lieu d'entraînement élimine l'excuse du temps de transport pour sauter l'activité. De même, le fait d'avoir des encouragements des proches (conjoint-e, collègues, amis), de s'entraîner en petit groupe et de se fixer de petits objectifs à court terme améliore les chances d'adoption du programme.


"La moitié des gens qui initient un programme d’exercices physiques 
abandonnent dans les premiers six mois et si on leur demande pourquoi 
ils ont abandonné, la majorité de ces personnes vous répondront 
qu’elles n’avaient plus de motivation." Yvan Campbell


La motivation intrinsèque 

Provient de la personne même. Peut être ressentie comme un besoin de dépassement de soi, un bien-être ressenti suite à l'activité, un désir intense de pratiquer l'activité en question, etc.

Après six mois, l'activité devient presque une habitude et demande beaucoup moins d'effort de motivation. C'est alors que les facteurs extrinsèques deviendront intrinsèques. C'est donc dire que la motivation proviendra en majeure partie des sensations et du plaisir ressenti pendant et après l'activité. Si l'activité continue d'être pratiquée régulièrement et qu'elle offre une certaine variété, il est pratiquement assuré qu'elle restera ancrée dans le mode de vie de l'individu.

Impact sur la réadaptation

Ce résumé de l'article de M. Campbell montre que la motivation peut avoir un énorme impact sur la pratique d'activités physiques, même chez les personnes en réadaptation. Comme les individus qui souffrent de douleur chronique se font souvent prescrire des programmes de remise en forme ou d'activation dans le but d'améliorer leur condition, il est primordial de considérer les facteurs extrinsèques et intrinsèques qui pourraient les accrocher. Il sera alors plus facile pour eux de s'investir dans leur programme et les résultats ne pourront qu'être positifs sur leur condition.

Références

Institut de kinésiologie du Québec: http://www.yvanc.com

Pour en savoir plus

Alberta Center for Active Living: http://www.centre4activeliving.ca
Intrinsic Motivation and Exercise:
londonmet.ac.uk/fms/LondonMet/Academic%20Admin/AIU/Cousework/2009/ReAssesments/n-o/NF/2/NF1008N%20Behavioural%20Studies%20-%20Ryan%20et%20al%20(1997).pdf

dimanche 20 janvier 2013

Commençons par les concepts de base de la douleur.

L'utilité de la douleur

La douleur a été définie par l'International Association for the Study of Pain (IASP) comme étant "une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, associée à un dommage tissulaire présent ou potentiel, ou décrites en terme d'un tel dommage". La douleur n'est donc qu'un système d'alarme ayant comme rôle de nous avertir en cas de risque pour l'intégrité de l'organisme et de provoquer des réflexes ou des comportements pour en limiter les dégâts. Contrairement à d'autres données physiologiques, la douleur est un élément qui peut différer d'une personne à l'autre de par sa composante subjective. Il est donc difficile d'avoir une mesure exacte de la douleur ressentie par un individu.

Les voies ascendantes de la douleur

Les influx nerveux provenant de stimulations sensorielles peuvent emprunter deux voies afin de se rendre au cerveau: la voie lemniscale, reliée aux sensations de température non-douloureuses, au toucher et la la proprioception, et la voie spinothalamique (ou extra-lemniscale), reliée à la douleur.


Les sensations douloureuses est le résultat d'une stimulation des récepteurs à la douleur, situés sur la peau ainsi que sur les muscles et les organes, nommés nocicepteurs. Ces récepteurs enverront l'information nociceptive aux nerfs périphériques sensitifs qui relaieront l'information nociceptive au nerf spinal, en passant par la corne postérieure de la moelle épinière. Le nerf spinal conduira alors l'influx nerveux vers le thalamus, en passant par le côté controlatéral à la douleur. L'information sera alors redirigée vers les centres d'intégration de la douleur au niveau du cortex, d'où partiront les réponses motrices appropriées.

Les sensations douloureuses peuvent emprunter ce chemin à différentes vitesses, dépendant de la grosseur et de la conductibilité des fibres. Des fibres plus grosses conduiront généralement l'information plus rapidement que les fibres de petit diamètre, ce qui explique le délai d'arrivée de certains types de douleur, comme la sensation de brûlure par exemple.

Les différents types de douleur
La douleur aiguë :

La douleur aiguë (aussi appelée nociceptive) est le type de douleur qui est ressenti lorsque l'on se blesse et qui dure de quelques minutes à quelques semaines. Contrairement à la douleur chronique, la douleur aiguë disparaît complètement lorsque les tissus se sont réparés. Elle est donc bénéfique à l'organisme puisqu'elle nous empêche de nous blesser ou d’aggraver une blessure.

La douleur chronique

La douleur chronique est définie par une douleur qui dure depuis au moins 3 mois. Bien que la douleur aiguë ait une grande utilité, la douleur chronique, elle, n'apporte rien d'utile à l'organisme et peut être considérée comme une défaillance du système nerveux. La douleur peut alors avoir deux formes: persistante, caractérisée par une douleur constante, ou récurrente, lorsque les épisodes de douleur sont entrecoupés de périodes de bien-être. Cela demande alors un traitement spécifique à la douleur, et non à la blessure originale.

Les traitements possibles

Comme la douleur chronique peut avoir plusieurs composantes (physiques, psychologiques ou nerveuses), plusieurs solutions s'offrent aux personnes aux prises avec ce phénomène. Cela va de la prise de médicaments contre la douleur à des moyens physiques comme les massages, l'exercice ou les interventions chirurgicales, en passant par des stratégies psychologiques comme la relaxation et la distraction.



Références

Association de la douleur chronique : http://www.douleurchronique.org/
International Association for the Study of Pain: http://www.iasp-pain.org
Société Canadienne de la Douleur: http://www.canadianpainsociety.ca
Société Québécoise de la Douleur: http://www.sqd.ca/


Pour en savoir plus

Centre de Réadaptation Lucie-Bruneau: http://www.luciebruneau.qc.ca/
Association des Personnes Vivant avec la Douleur Chronique: http://www.apvdc.ca/