vendredi 29 mars 2013

13e Journée Thématique Douleur

Le vendredi 5 avril 2013 se tiendra, à l'espace St-Martin de Paris, la 13e Journée Thématique Douleur (JTD) ayant pour thème "Que faut-il savoir sur les douleurs ostéo-articulaires en 2013". Plusieurs chercheurs et intervenants du domaine de la douleur y feront de courts exposés de 30 minutes sur des sujets reliés à ce thème, dont l'arthrose, les maladies systémiques, les lombalgies et la fibromyalgie.

Ces JTD sont organisées par la Société Française d'Étude et de Traitement de la Douleur (SFETD), en partenariat avec le Cercle d'Étude de la Douleur en Rhumatologie (CEDR) et visent, chaque année, à informer la population sur les nouvelles découvertes gravitant autour de la douleur chronique. Bien que les exposés soient donnés par des chercheurs et des professionnels du domaine, l'entrée à ces JTD est permise pour tous.

Pour les personnes qui iront en France dans les prochains jours et qui sont intéressées par cette activité, des inscriptions peuvent encore être faites par internet sur le site des JTD, au coût de 70 euros, ou directement sur place pour 20 euros de plus.


Plus près du Québec, il existe depuis 2010 une Semaine Québécoise de la Douleur Chronique, se tenant la première semaine complète de novembre et présentée par l'Association Québécoise de la Douleur Chronique. Des conférences sont alors offertes dans plusieurs endroits au Québec afin de sensibiliser la population aux difficultés rencontrées par les personnes aux prises avec de la douleur chronique. 

Lors de cette même semaine, soit du 3 au 9 novembre 2013, la Coalition Canadienne contre la Douleur présente la Semaine Nationale de Sensibilisation au Problème de la Douleur, toujours dans le but d'instruire la population sur cette maladie qui touche plus de 20% de la population.

Un petit vidéo sur le congrès annuel de la SFETD, portant lui aussi sur la douleur :




Références

Société Française d'Étude et de Traitement de la Douleur: www.sfetd-douleur.org
Journée Thématique Douleur: www.jtd-sfetd.fr
Inscriptions à la JTD: www.etouches.com/ehome/53923/96014/?&
Association Québécoise de la Douleur Chronique: www.douleurchronique.org/
Coalition Canadienne contre la Douleur: www.canadianpaincoalition.ca

Pour en savoir plus

La fondation du CHUM: fondationduchum.com
Programme ACCORD: www.programmeaccord.org

dimanche 24 mars 2013

Les douleurs du membre fantôme


Suite à l'amputation d'un membre, 72% des patients en situation postopératoire immédiate ressentiront de la douleur à l'endroit où ce dernier se situait avant l'opération. Bien cette douleur disparaisse rapidement chez plus de la moitié des personnes dans cette situation, près du tiers des amputés en font mention plus d'un an après. Parmi les facteurs de risque, l'on retrouve l'âge, la sévérité des douleurs préopératoires, la mauvaise acceptation psychologique de l'amputation et l'inactivité et l'immobilité prolongé.

La sensation, ou la perception, du membre amputé se nomme "hallucinose et est présente chez la quasi-totalité des personnes ayant dû faire face à une amputation. Cliniquement, le "fantôme" du membre est réellement perçu par les patients. La taille du fantôme, normale au début, peut rester constante ou se modifier au fil du temps pour éventuellement s'effacer complètement dans 20% des cas. 

L'algohallucinose, ou "douleur du membre fantôme", représente les douleurs pouvant être ressenties dans le membre fantôme. De manière générale, la douleur diffère de celle ressentie avant l'opération. La description qu'on en a faite se compare à une brûlure, une décharge électrique, une crampe, un ongle incarné ou des fourmillements. Ces douleurs ne sont toutefois pas constantes. Les périodes douloureuses peuvent durer de quelques heures à quelques jours et sont représentées par une douleur de fond à laquelle s'ajoutent des pointes de douleur de quelques secondes et revenant de façon répétitive. L’aspect récurrent de ces périodes fait en sorte que l'algohallucinose est considérée comme une douleur chronique.

Il existe bien sûr des traitements à la douleur du membre fantôme. Ceux-ci ne sont toutefois efficaces que de manière transitoire, ce qui fait en sorte que la majorité des patients qui ressentent de la douleur en situation postopératoire en font toujours mention cinq années plus tard. Ces traitements peuvent se faire sous plusieurs formes:

- Les traitements médicamenteux, où les médicaments recommandés sont principalement des antalgiques, des opiacés, des antidépresseurs et des antiépileptiques. 

- La physiothérapie, soulageant la douleur grâce à des palpations et des percussions du moignon. 

- Les autres agents physiques, comme l'acupuncture, la reprise chirurgicale du moignon ou l'application de TENS.

- Le système de la "boîte miroir", donnant aux amputés l'impression de voir leur bras manquant en reflétant l'image du membre toujours présent. Cela apaise généralement la douleur en permettant à l'amputé de bouger le membre fantôme, ou en permettant à une tierce personne de la caresser. Avec l'évolution de la technologie, il ne serait pas surprenant de voir apparaître des instruments faisant appel à réalité virtuelle pour remplacer plus efficacement cette fameuse "boîte miroir".

Voici justement un court vidéo expliquant ce phénomène des plus surprenants.



Références

Association de défense et étude des personnes amputées: http://www.adepa.fr
Douleurs sans frontières: http://www.douleurs.org
Les amputés de guerre: http://www.amputesdeguerre.ca

Pour en savoir plus


samedi 16 mars 2013

Exercices et douleur chronique


Comme il a été démontré que l'activité physique peut aider les personnes aux prises avec de la douleur chronique, notamment en améliorant la tonicité de leurs muscles et en augmentant leur niveau d'énergie, il est maintenant important de définir quel type d'activité serait à prescrire. Il demeure important de se souvenir que l'activité physique, dans une situation de douleur chronique, a comme rôle d'améliorer la santé générale de ces individus, en restant dans une intensité adéquate et n'augmentant pas le niveau de la douleur.

Entraînements cardiovasculaires

Les entraînements de type cardiovasculaire sur des appareils ou dans des situations qui ne provoquent pas d'impact sur les articulations sont un bon moyen d'améliorer la santé générale des personnes ressentant de la douleur chronique. Des entraînements de courte durée, répétés de 3 à 4 fois par semaine, permettront d'augmenter l'endurance générale, en plus d'améliorer le niveau d'énergie et le sommeil. Le choix d'exercice peut se faire parmi des appareils comme le vélo stationnaire, l’élliptique, la marche sur tapis roulant ou à l'extérieur, en plus des exercices en piscine. Il est important de noter que le relâchement d'endorphine suite à une activité physique peut prendre du temps à se manifester chez ce type de clientèle, pouvant aller jusqu'à quelques mois avant d'être en mesure de ressentir un sentiment de bien-être suite à un entraînement.

Entraînement avec résistance

Les exercices de renforcement musculaire utilisant des charges, légères au début et augmentant progressivement, et visant les grands groupes musculaires aideront à diminuer la fatigue musculaire suite à un effort de même intensité. Cela permettra aussi de diminuer la douleur en diminuant l'effort requis pour un même mouvement (voir l'article sur le point d'inflexion). L'entraînement des jambes et de la ceinture abdominale aidera aussi pour l'équilibre et l'endurance à la marche et devront donc représenter une partie importante de l'entraînement.

Étirements

Les étirements aideront à réduire les tensions musculaires et augmenteront l'amplitude de mouvement des articulations. La pratique d'étirements statiques, maintenus aux alentours de 30 secondes et répétés plusieurs fois par semaine, améliorera grandement la flexibilité et pourrait même diminuer les effets de la douleur chronique. Ils devront toutefois être faits lorsque le corps est chaud, soit suite à une activité d'échauffement ou simplement un bain chaud ayant détendu les muscles.

Relaxation

Certaines activités comme le yoga et le Tai Chi, permettant une combinaison de relaxation, de contrôle postural et de méditation, pourraient aider à minimiser les effets physiques et psychologiques de la douleur chronique. En améliorant l'alignements des différents segments du corps, la respiration abdominale et la conscience posturale, plusieurs problèmes de tensions musculaires pourront être diminués, ce qui aidera aussi à la relaxation de l'individu. Ce sont aussi de bon moyens de combiner des exercices de renforcement musculaire, d'étirement et de stabilisation, rendant le tout très fonctionnel et pouvant aider dans les tâches de la vie de tous les jours.

Activités quotidiennes

L'amélioration des activités fonctionnelles de la vie quotidienne devra être prise en considération dans la prescription des exercices pour les personnes aux prises avec de la douleur chronique. Comme il existe une bonne relation entre les limitations physiques et les dysfonctions psychologiques, l'amélioration dans les tâches quotidiennes sera perçue comme étant très encourageante. Il est donc important de s'assurer que les progrès fait en salle ou dans les cours de conditionnement physiques puissent être transférables au quotidien de ces individus. Ces activités quotidiennes deviendront ensuite un autre type d'entraînement pouvant participer à l'amélioration de la force et de l'endurance musculaire et cardiovasculaire.

Dans tous les cas présentés ci-haut, la clé du succès réside dans la constance de l'entraînement et l'ajustement de l'intensité en fonction de la douleur de la personne. Tout changement négatif dans le niveau de douleur devra être pris en considération et devra entraîner des modifications dans le programme d'exercices précédemment prescrit.

Références

D.Liddle, Sarah, G. David Baxter et Jacqueline H. Gracey, Exercise and chronic low back pain: what works?, Pain, 2004, vol. 107, p. 176-190.
D. Jones, Kim et Janice Holt Hoffman, Exercise and chronic pain: opening the therapeutic window, Functionnal: An ICAA Publication, 2006, vol. 4, no. 1.

Pour en savoir plus

Centres for Pain Management: http://www.chronicpainmanagement.ca/home.htm
Prevention: http://www.prevention.com/fitness/fitness-tips/best-workouts-chronic-pain-and-fibromyalgia

vendredi 8 mars 2013

Le point d'inflexion



Il devient de plus en plus clair que les programmes d'activité physique représentent une bonne partie de la solution pour diminuer, voire enrayer complètement la douleur chronique. Bien que nous ayons une bonne compréhension du phénomène de la douleur et que l'on commence à observer l'implication de la dimension psychosociale dans le processus de chronicité, la raison pour laquelle la pratique d'activité physique aide autant reste obscure.

Parmi les explications les plus plausibles, l'on retrouve l'hypothèse que l'augmentation de la quantité d'activité physique aiderait à améliorer la condition physique de l'individu et lui permettrait donc d'accomplir les tâches de la vie quotidienne sans trop se fatiguer, diminuant ainsi l'intensité de la douleur et les craintes qui y sont reliées (kinésiophobie).


Pour une personne aux prises avec la douleur chronique, il peut sembler contradictoire que la pratique d'une activité causant de la douleur en court terme aiderait à diminuer cette douleur à long terme. C'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles les personnes souffrant de douleur chronique tendent à être sceptiques quant aux programmes de réactivation proposés par certains centres de réadaptation.

En fait, la solution réside dans le dosage de l'activité physique et dans la capacité d'une personne à reconnaître le moment où un exercice devient trop demandant. Ce point où une activité devient trop intense et pourrait augmenter la douleur aiguë d'un individu se nomme "point d'inflexion".


L'activité physique qui est prescrite à une personne aux prises avec de la douleur chronique devra donc être assez soutenue pour que l'individu améliore sa condition physique, sans toutefois dépasser le point d'inflexion. Ce dernier étant propre à chacun, il revient aussi au patient d'apprendre à reconnaître les signes d'un effort trop intense pouvant mener à une augmentation drastique des symptômes. Le but du programme de réactivation sera alors de repousser ce point d'inflexion et ainsi diminuer la douleur pour un effort de même intensité.

Finalement, le concept de point d'inflexion est si important qu'il deviendrait pratiquement plus important dans la prescription d'activité physique que le type d'exercice prescrit. L'activité doit donc être suspendue lorsque la douleur commence à augmenter trop rapidement, ce qui n'aidera en rien la progression du patient. À long terme, cette précaution diminuera la douleur pour un effort similaire, ce qui représente le plus bel accomplissement qu'une personne aux prises avec de la douleur chronique pourrait souhaiter.

Références


Pour en savoir plus

About Kids Health: http://www.aboutkidshealth.ca